Olmix : Un forum nutrition-santé à Bangkok

Le 10/07/2023 à 9:14 par La rédaction

Olmix a organisé, le 7 mars à Bangkok, en marge du Viv Asia, un forum santé et nutrition. La société a présenté l'intérêt de ses solutions à base d'extraits d'algues marines dans la gestion du risque mycotoxines, leur utilisation pour renforcer la résistance des animaux lors de passages viraux en élevage ainsi que dans un contexte d'inflation du prix des matières premières. Compte-rendu.

« Les mycotoxines sont des composés toxiques secondaires produits par différents types de champignons (principalement Aspergillus, Penicillium et Fusarium) », a rappelé le professeur Gunther Antonissen, titulaire de la Chaire Science de la santé avicole de l’université de Gand (Belgique), en introduction de son intervention. Dans le cadre du Forum santé et nutrition organisé par Olmix le 7 mars dernier à Bangkok, celle-ci a porté sur l’intérêt et l’importance de la biosurveillance pour évaluer l’exposition des animaux à de faible niveaux de contamination.

Les mycotoxines les plus connues, « depuis des années », sont la fumonisine B1, le déoxynivalénol, la toxine T2, l’aflatoxine B1, l’ochratoxine A et la zéaralénone. « Avec les nouvelles techno-logies d’analyse, nous savons aujourd’hui qu’il existe environ 600 à 700 mycotoxines et métabolites différents : cela donne une autre perspective au problème. Nous avons encore peu de connaissances sur ces mycotoxines émergentes et leur toxicité. » Le professeur souligne que « même à faible dose, la présence de mycotoxines peut jouer un rôle, sur différents aspects, dans les défis des productions animales : bien-être, durabilité, sécurité sanitaire, qualité des produits finis, etc. »

Gunther Antonissen pointe également l’importance de ne pas sous-estimer les co-contaminations : « plus de 60 % des aliments composés contiennent plus d’une mycotoxine ». D’autres éléments sont aussi à considérer, au niveau de l’animal et de son environnement  : « l’espèce, l’âge, le genre, la génétique, les capacités immunitaires, la résilience au stress, l’hygiène, l’alimentation, la température, la biosécurité, le pilotage de l’élevage, etc. » Gunther Antonissen préconise donc de « considérer le problème des mycotoxines par l’exposome » et d’« adopter une approche holistique ».

Le professeur a listé les différents effets négatifs des mycotoxines sur les volailles et les porcs. Elles impactent notamment la santé intestinale des animaux, « l’un des principaux moteurs de performance ». Elles « portent atteinte à l’homéostasie physiologique, qui permet de résister aux stress endogènes et exogènes. Elles peuvent entraîner une altération du microbiote (réduction de la diversité), de l’intégrité épithéliale, de la morphologie et de la fonction intestinale, etc. » Mais Gunther Antonissen souligne que « les symptômes cliniques peuvent être compliqués à reconnaître, notamment à cause des nombreux facteurs de stress affectant la santé intestinale des animaux ». De même, « les épisodes de maladie ne sont pas toujours aigus ». Outre de nombreuses lésions cliniques et l’altération des performances (taux d’éclosion, indice de consommation, etc.), les mycotoxines peuvent aussi « induire une immunosuppression, augmenter la sensibilité des animaux aux maladies infectieuses ou encore affecter l’efficacité de la vaccination ».

Gunther Antonissen a ensuite abordé le recours aux biomarqueurs dans la surveillance des mycotoxines. Il s’agit de « substances qui permettent de mesurer précisément une caractéristique dans un système biologique (le sang, l’urine, les fèces, les organes, etc.) » et de mettre en évidence la présence d’une maladie ou d’une modification. « Il y a un boom des publications sur les biomarqueurs ces der-nières années, mais comment les appliquer aux mycotoxines ? » Certains biomarqueurs d’exposition, qui s’appuient sur des modèles toxicocinétiques, peuvent permettre d’« évaluer l’exposition des individus en mesurant les mycotoxines parentales et les métabolites ». Ceux-ci sont « spécifiques espèce ». Les biomarqueurs d’effet (approche toxicodynamique et toxicocinétique) mesurent les altérations biochimiques, physiologiques ou comportementales liées à un effet sur la santé des animaux. Les biomarqueurs de susceptibilité sont, quant à eux, « des indicateurs d’une capacité inhérente ou acquise à répondre à l’exposition aux xénobiotiques. Ils ne sont pas utilisés pour le moment », précise Gunther Antonissen.

Après avoir présenté plusieurs travaux, le professeur conclut que « les biomarqueurs présentent des avantages mais aussi des limites » et qu’il est préférable de « les conserver uniquement pour les études scientifiques ». Pour évaluer l’exposition des mycotoxines sur le terrain, il préconise de se concentrer sur une analyse appropriée des aliments mais aussi de porter une attention particulière aux pratiques culturales car « c’est au champ que tout commence ».

Marie Gallissot, cheffe produit Olmix.

Approche holistique et gestion globale

Pour compléter, Marie Gallissot, cheffe produit, a détaillé l’ensemble des outils développés par Olmix pour accompagner la gestion du risque mycotoxines dans les aliments pour animaux. « Il est essentiel d’avoir une gestion globale. » Cela commence par l’évaluation du pourcentage de risque. Le Myco’Evaluator est un outil interactif de diagnostic. « Il permet de calculer la probabilité d’avoir des problèmes de mycotoxines sur l’élevage. C’est un premier pas, en cas de soupçon. »

« Si la suspicion est avérée et si le niveau de risque semble élevé : il faut alors analyser ces mycotoxines. » Pour cela, Olmix s’appuie sur le programme Myco’Screen. En collaboration avec différents laboratoires indépendants dans le monde, il permet d’évaluer le niveau de mycotoxines dans les matières premières et aliments finis, en ferme ou en usine d’aliment. « Il concerne plus de 45 mycotoxines et métabolites. » Olmix donne des directives pratiques d’échantillonnage « pour obtenir un échantillon représentatif », aide au choix de l’analyse, assure son interprétation et fournit un rapport et des conseils personnalisés. « Nous regroupons toutes les analyses que nous effectuons dans le monde dans une base de données et construisons des panoramas Myco’Screen, des modèles d’occurrence par zone, matières premières, etc. pour établir des corrélations. »

Pour gérer le risque mycotoxines, « il existe différentes possibilités et solutions sur le marché, toutes appelées communément capteurs de mycotoxines, même s’il ne s’agit pas forcément de capteurs ! », renseigne Marie Gallissot. Certaines offrent une protection directe, « comme les agents adsorbants (littéralement les capteurs) qui piègent les mycotoxines dans le tube digestif. Ainsi, elles n’atteignent pas les organes cibles et sont éliminées avec les matières fécales. Les agents biotransformateurs, comme certaines enzymes, peuvent transformer des mycotoxines en métabolites non toxiques. Mais la plupart du temps, les conditions nécessaires ne sont pas présentes dans l’intestin des animaux pour que cela fonctionne. Les argiles, parois cellulaires de levure, le charbon actif offrent également une protection directe. » Les ingrédients soutenant la santé des animaux (antioxydants, vitamines, hépatoprotecteurs, etc.) apportent quant à eux une protection indirecte, « car cela n’empêche pas la toxicité des mycotoxines, mais aide l’animal à s’adapter. Sur le marché, la plupart des solutions combinent les deux stratégies. »

Olmix a décidé de se focaliser sur la protection directe, à l’aide d’agents adsorbants à large spectre d’action, « pour prévenir tous les troubles digestifs et immunitaires causés par la présence de multiples mycotoxines. Nous voulons pouvoir agir sur plusieurs types de myco-toxines dans un seul produit, afin d’avoir la meilleure protection. Ã l'image du MT.X+ (forme poudre) et Mmi.S (forme micro-granulée ) qui assurent un large spectre d'adsorption en associant différents com-posants dont la technologie Olmix à base d’algue et d’argile. »
La société propose d’autres supports pour une bonne gestion du risque myco-toxines : le Myco’Calculator, « pour calcu-ler le taux d’inclusion le plus adapté en fonc-tion de la situation » ; le Myco’Simulator, dernier outil développé, «  pour com-prendre les caractéristiques physicochi-miques, la toxicité et les interactions des mycotoxines » ; le Myco’Essentials, guide pour mieux comprendre la spécificité de chaque mycotoxine ; la Myco’News, une newsletter trimestrielle partageant les dernières découvertes scientifiques.

Ronalyn Cardona, nutritionniste chez Olmix Group (Philippines).

Digestibilité des matières premières

Ronalyn Cardona, nutritionniste chez Olmix Group (Philippines), a ensuite détaillé l’intérêt de la technologie Algoclay, en tant qu’ingrédient actif du MFeed+, dans un contexte de volatilité des prix des matières premières, « problématique à court et à long terme pour l’industrie animale ». Les causes de cette volatilité (facteurs géopolitique, pandémie, changement climatique, fluctuation des devises, etc) « sont la plupart du temps difficilement contrôlables ». De plus, elle est associée à des problèmes de disponibilité et de qualité. « Les premiers impactés sont les fabricants d’aliments et leurs clients : nous savons tous que dans ce contexte l’alimentation est ce qui revient le plus cher dans le coût de production (jusqu’à 70›%). » L’enjeu est donc de « maintenir une production de bonne qualité avec un impact économique minimum. Investir dans l’efficacité alimentaire devient crucial. Il est nécessaire d’optimiser les pratiques et d’innover grâce à des technologies uniques. »

Parmi les leviers permettant de limiter les conséquences de la volatilité sur le coût et la qualité des aliments, Ronalyn Cardona a listé plusieurs changements de pratiques : « assurez-vous que les valeurs nutritionnelles de ce que vous recevez et utilisez soient exactes ; évaluez les fournisseurs ; mettez régulièrement à jour la matrice des matières premières et contrôlez-la (vérifiez les biais dans les valeurs de la matrice, les différences entre les valeurs théoriques et analysées, les éventuelles erreurs de dosage, etc.) ; détaillez les nutriments et leur digestibilité pour mieux optimiser la formule, en fonction des différentes espèces ; ayez une bonne connaissance de la qualité des matières premières pour évaluer et maîtriser le risque (surcuisson, oxydation des graisses, mycotoxines) ; utilisez des ingrédients plus abordables (matières premières alternatives, coproduits locaux, céréales plus anciennes)›; ajustez aux exigences et besoins de l’animal (les animaux ne grandissent pas plus vite que leur potentiel de croissance) ».

Travailler sur la digestibilité est un autre levier. Ronalyn Cardona a montré « l’intérêt de l’utilisation d’un promoteur d’activité enzymatique pour plus de flexibilité dans la formulation. Notre technologie innovante à base d’argile et d’algues permet d’accompagner les évolutions de la formule en optimisant la valorisation de tous les nutriments et ingrédients.  » Les enzymes sont « des protéines complexes » qui peuvent être dégradées ou inactivées par des bactéries dans le tube digestif. Les argiles ont naturellement des propriétés biocatalytiques. Elles ont « la capacité d’améliorer l’activité des enzymes digestives en les activant avec des cofacteurs (ions métalliques) et de former des complexes stables permettant d’augmenter la quantité d’enzymes digestives actives dans l’intestin ».

Les enzymes doivent être en contact avec leur substrat pour que l’hydrolyse se produise. « Grâce à ses interactions physico-chimiques avec les molécules organiques, l'argile Montmorillonite, utilisée dans la technologie Olmix à base d’algue et d’argile, agit comme point de rencontre pour les enzymes et les nutriments, créant une matrice qui sert de support favorisant les réactions enzymatiques. Les extraits d’algues permettent de renforcer les propriétés naturelles de l’argile et sont également une source unique d’ions métalliques. » La solution est exfoliée afin de « donner plus de surface et plus d’espace pour que les enzymes agissent ». Cela rend également les ions métalliques présents dans l’argile plus accessibles aux enzymes.

La technologie d’Olmix potentialise donc les propriétés naturelles de l’argile et des algues, pour booster l’activité des enzymes. Dans un contexte de volatilité des prix des matières premières, cela permet « d’améliorer la rentabilité sans impact sur les performances, dans différentes applications : utilisation de matrice, de sous-produits et ingrédients alternatifs, réduction des protéines dans les régimes alimentaires pour un moindre impact environnemental ». Des propos illustrés par plusieurs résultats d’essais, menés au Brésil, en France et aux États-Unis en poulets de chair et en porcs.

Le Dr. Pariwat Poolperm, de l’université de Kasetsart (Thaïlande).

Immunité innée et adaptative

La présentation suivante a porté sur les mécanismes de défense contre les maladies virales. Le porc est particulièrement touché, à différents stades : truies (peste porcine africaine, syndrome dysgénésique respiratoire, parvovirose, diarrhée épidémique, fièvre aphteuse, etc.), porcelets (ASF, coccidiose, colibacillose, streptocoque, etc.) et engraissement (ASF, PRDC, actinobacillose, iléite, dysenterie, fièvre aphteuse...). Pour s'en prémunir, le Dr. Pariwat Poolperm, de l'université de Kasetsart (Thaïlande), a d'abord souligné l'importance de la biosécurité, qui « ne peut pas être compromise ». Elle doit « être appliquée quotidiennement, à 100 % », afin de réduire les risques d'introduction et de propagation d'agents pathogènes « au sein de l'élevage comme à l'extérieur ». Cela passe par des bonnes pratiques comme « la compartimentation, la gestion des flux (humains et porcs), le nettoyage et la désinfection ». Pariwat Poolperm ajoute que « le coût de la protection est moins élevé que celui pour la résolution des problèmes ».

Mieux combattre ce type de maladies, cela passe aussi par le renforcement de l’immunité des animaux. Le Dr. Pariwat a ainsi rappelé quelques bases d’immunologie, soulignant l’importance, pour des porcs en bonne santé, de « fournir suffisamment de colostrum de bonne qualité, permettant d’apporter des anticorps d’origine maternelle. Ces cellules immunitaires, reçues dès les premiers jours de vie, constituent l’immunité passive et améliorent considérablement la réponse des animaux à l’exposition aux maladies ». Pariwat Poolperm a précisé que « l’immunité innée est très importante mais assez réduite et peu spécifique. Ce dont nous avons le plus besoin, c’est de l’immunité adaptative, celle que notre corps produit plus tard pour nous protéger et permettre d’éradiquer les infections. »

La quantité et la qualité du colostrum reçu à la naissance sont directement liées à la fois à la croissance et à la mortalité des porcelets. Or, « la distribution du colostrum devient critique, surtout chez les races hyper prolifiques. La production varie entre 1,91 et 5,31 kg, indépendamment de la taille de la portée. Le besoin minimum d’apport de colostrum est de 170›g/kg de poids corporel. » Quesnel et al. 2012 portaient ce nombre à « au moins 250 g de colostrum » pour assurer la survie, la croissance et l’immunité du porcelet. La production de colostrum dépend de la santé des truies, impactée par des facteurs de stress  – « comme le stress thermique, très présent en Thaïlande » – ainsi que par des immunosuppresseurs comme les mycotoxines, l’échec de la vaccination ou les maladies (PRRS, PCV, AD).

Pariwat Poolperm a rapporté les résultats d’études récentes montrant qu’« un bon colostrum, riche en cellules immunitaires (IgG), peut permettre de lutter contre les problèmes de diarrhée épidé-mique porcine (DEP) ». L’immunisation pour mieux contrôler la DEP peut aussi « être favorisée par l’utilisation d’intestins d’animaux contaminés ». Certains ingrédients naturels tels que les extraits d’algues, peuvent également soutenir l’immunité des truies et donc la qualité du colostrum, mais aussi directement la résistance des porcelets. Ainsi, pour clore les interventions et compléter celle du Dr. Pariwat, Danièle Marzin, directrice marketing et innovation Olmix Group (France), a mis en évidence le potentiel des polysaccharides sulfatés marins « pour renforcer les défenses naturelles des animaux, si importantes dans des contextes de passages viraux ».

Olmix, spécialisé dans les macroal-gues depuis 20 ans, a développé « un procédé complet » pour valoriser ces molécules spécifiques. « Les MSP sont des polymères de sucre à la structure complexe, tout à fait unique, qui détermine leur bioactivité. Il s’agit de molécules ramifiées en trois dimensions, avec différentes longueurs de chaînes glycosidiques, pouvant verrouiller certains récepteurs présents sur les cellules intestinales ou les cellules immunitaires. » Le degré de sulfatation, caractéristique-clé de la structure, a également son importance dans la bioactivité des polysaccharides. « Dans les macroalgues, la sulfatation se produit naturellement à un degré élevé. » Ils ont également une grande solubilité. « Les MSP possèdent des propriétés biologiques uniques, notamment impliquées dans la gestion des risques de passages viraux. »

Olmix a sélectionné deux MSP : MSP Barrier, extrait de macroalgue rouge (Solieria chordalis), qui agit sur le renforcement de la barrière muqueuse (renforcement des jonctions serrées, augmentation de la sécrétion de mucines) et MSP Immunity, extrait de macroalgue verte (Ulva sp.), pour ses propriétés d’immunomodulation (reconnaissance dans les récepteurs membranaires cellulaires, activation de la synthèse des médiateurs immunitaires, optimisation de la réponse immunitaire). Ils sont notamment intégrés dans l’Algimun, complément destiné à « renforcer la robustesse des animaux et leur résistance aux stress, pour les rendre capables d’affronter les challenges de l’élevage au quotidien ».

Danièle Marzin a souligné « l’importance de booster le système immunitaire pour qu’il soit capable de lutter contre les défis, rapidement et efficacement ». La première ligne de protection est la barrière épithéliale. « Une bonne intégrité du tractus intestinal est nécessaire pour empêcher les pathogènes de traverser et de pénétrer dans l’organisme interne de l’animal et éviter sa dégradation ». La deuxième ligne de défense est « constituée de différents types de cellules capables de lutter contre les pathogènes et notamment les virus comme les macrophages, les neutrophiles (phagocyter le virus et réduire le risque). Également des médiateurs immunitaires, par exemple l’interféron gamma qui peut réduire la réplication du virus. »

Danièle Marzin, directrice marketing et innovation chez Olmix Group (France).

Travaux scientifiques et résultats d’essais

Danièle Marzin est revenue sur l’importance d’« avoir un bon système immunitaire inné » et sur l’intérêt de l’immunité adaptative, « plus efficace, à moindre coût ». Elle a montré comment, grâce aux extraits d’algues, « on peut booster à la fois l’immunité innée et adaptative pour renforcer les défenses des animaux et réduire les problèmes en élevage ». Elle s’est pour cela appuyée sur de nombreuses publications.

Des travaux scientifiques, « preuve de concept », chez le porc et la volaille, ont prouvé leur capacité à stimuler la libération de médiateurs immunitaires impliqués dans le mécanisme immunitaire ciblant le virus. L’un, mené in vitro avec l’Inrae en 2016, montre que « le MSP Immunity module la réponse cellulaire et humorale, ainsi que la tolérance immunitaire et régule à la hausse l’expression des médiateurs de la réponse immunitaire impliqués dans la défense contre les virus ». Un autre, réalisé avec l’université de Brest, in vivo en poulet de chair, montre une augmentation des réponses innées impliquées dans la gestion des passages viraux  : « le MSP Immunity active les hétérophiles et les monocytes lorsqu’il est administré par voie orale. Une réponse dose-dépendante est observée à la fois pour la libération de NO et l’activité de la glucuronidase. Le NO est libéré en quantité suffisante pour tuer les agents pathogènes mais sans excès, ce qui empêche les dommages aux cellules saines. » Un troisième, concernant la qualité du colostrum et les performances des porcelets et mené avec l’Inrae, met en exergue « l’augmentation des réponses adaptatives chez la truie. De plus, le MSP Immunity augmente le trans-fert de l’immunité passive de la cochette au porcelet. Une augmentation significative, quelle que soit la dose, de la teneur en IgG dans le colostrum des truies. La qualité du colostrum est améliorée. Dans le lait, on observe aussi une augmentation du taux d’IgA (protection des muqueuses). »

Danièle Marzin a ensuite exposé des exemples pratiques, sur le terrain, en contexte PRRS ou PED, au Vietnam, en France, au Mexique et aux États-Unis. Ils ont montré que « l’utilisation d’Algimun chez les truies a conduit à l’amélioration de la qualité du colostrum (teneur en IgG/indice Brix) et par conséquent à la réduction des problèmes de santé tels que la diarrhée des porcelets et de la mortalité (jusqu’à deux porcelets sevrés de plus par truie par an dans un contexte de challenge PRRS/E. coli aux USA), donc la réduction des traitements vétérinaires. Les porcelets sont plus lourds au sevrage et peuvent également être transférés à l’engraissement plus tôt. L’utilisation directe d’Algimun dans l’alimentation des porcelets peut également réduire les problèmes au sevrage et améliorer la croissance. »

L’utilisation chez les volailles apporte également « des bénéfices intéressants en contexte viral ». Un essai mené en poulets de chair au Vietnam (poulets mâles de 160 jours Ross 308, répartis en deux groupes avec huit répétitions de dix animaux chacune, avec 1 kg/t d’Algimun), a montré au cours du temps « une réduction relative du nombre d’hétérophiles (immunité innée) et une augmentation relative du nombre de lymphocytes (adaptatifs) : l’utilisation d’Algimun permet de développer plus vite l’immunité adaptative : ce qui coûte moins cher et est plus efficace ». Danièle Marzin a également rapporté les résultats d’un essai mené en volailles reproductrices sur un programme de vaccination contre la maladie de Newcastle, dans une ferme commerciale en Thaïlande, sur 20 000 animaux (Algimun à 1 kg/tonne). « Une meilleure réponse au vaccin a été observée : + 5 % d’anticorps à 46 semaines, + 8 % à 48 semaines. Ces différents cas prouvent que nous pouvons maintenir ou renforcer les défenses des animaux avec l’utilisation de l’Algimun. C’est un outil qui a fait ses preuves pour moduler la réponse immunitaire et optimiser les performances. »

Danièle Marzin a conclu sa présentation en citant une dernière communication, datant de 2022, montrant que « l’extrait de polysaccharides sulfatés d’ulvanes limite la dissémination du virus de la maladie de Marek in vitro et favorise la réactivation virale dans les cellules lymphoïdes ». Elle a également souligné que « la modulation de la fonction immunitaire de l’animal et le renforcement de la barrière intestinale sont une nouvelle approche, conduisant à un degré de résilience plus élevé contre les agresseurs externes, comme les infections virales ».

Ermeline Mouraud