L’activité trituration de graines de soja d’Extrusel est passée de 500 tonnes en 2013-2014, à 20 000 tonnes en 2015-2016, avec des perspectives à 28 000 tonnes pour la campagne en cours. Une progression qui suit l’évolution régionale des surfaces en soja et qui répond aux besoins des clients, notamment de l’industrie de l’alimentation animale. Reportage au port de Chalon-sur-Saône où se situe le siège d’Extrusel et où nous avons rencontré Michel Duvernois, son directeur général.
« Nos activités ont deux objectifs, précise en préambule Michel Duvernois. Fournir aux éleveurs de Bourgogne-Franche-Comté une source locale de protéines et d’énergie, et contribuer à la production d’une huile de qualité en particulier pour la filière biocarburants. » Le soja n’est pas une culture récente en Bourgogne-Franche-Comté : elle s’est développée, dès le début des années 1980, pour des raisons pédoclimatiques (culture moins technique et plus souple que le colza). Dès sa création en 1986, l’objectif d’Extrusel est de transformer ce soja de pays en matière première directement utilisable pour l’industrie locale de l’alimentation animale, notamment pour les volailles et les porcs.
« Nous avons été jusqu’à un maximum de 22 000 t de graines de soja extrudées par an en 2001-2002 », rappelle Michel Duvernois. Puis cette production s’arrête en 2005 suite au manque de rentabilité. « Nous nous sommes rendu compte assez vite que cette activité n’était pas rentable. En 2006, au moment de la flambée du baril de pétrole, nous avons eu l’idée d’utiliser nos presses et nos procédés de filtration pour produire de l’huile végétale, en transformant du colza, pour en faire du carburant, en pensant que l’État allait suivre… Pour l’instant, il n’y a que les camions de la ville de Chalon-sur-Saône qui utilisent un peu d’huile végétale pour rouler », rappelle Michel Duvernois. Puis le soja revient sur le devant de la scène en 2009-2010, notamment suite à l’intérêt croissant pris par le soja non OGM pour des filières de production tracées, et à l’arrivée de solutions techniques au problème de colonisation des cultures par les mauvaises herbes. Des investissements (adaptation d’une chaîne existante et création d’une troisième chaîne dédiée au soja en 2013) vont donner à l’outil sa configuration actuelle, avec trois chaînes ayant une capacité totale de 120 000 tonnes équivalent colza, dont une chaîne dédiée au colza, une autre dédiée au soja et une troisième mixte dédiée aux deux graines.

Philippe Caldier