À l’étranger aussi on se soucie de la sécurité du personnel au cœur de l’usine. Détours par la Belgique et par la Suisse, où les filières professionnelles et les syndicats s’organisent. L’information, la formation et le conseil aux salariés figurent en tête des objectifs.

En 30 ans, le secteur belge des aliments composés pour animaux n’a déploré que trois accidents mortels. Mais pour Liesbeth Verheyen, conseillère en gestion de l’environnement, de la durabilité et de la sécurité au travail pour le compte de l’association professionnelle des fabricants d’aliments composés pour animaux (Apfaca), « Pas beaucoup, c’est déjà trop ».
À deux reprises, ce sont des travaux d’entretien dans des silos qui se sont soldés par des accidents mortels. Le dernier est intervenu à l’occasion de travaux de soudage. « Des accidents pour lesquels des mesures de précaution simples auraient dû être mises en œuvre », estime-t-elle. Raison pour laquelle l’association a élaboré un certain nombre de documents qui permettent à ses membres de se mettre en règle avec la législation sur la sécurité et le bien-être au travail. « Ces documents ont été réalisés en collaboration avec un bureau spécialisé. Ils sont personnalisables par les entreprises, pour s’adapter à chaque situation particulière. »
Informez vos nouveaux collaborateurs
L’Apfaca a déployé différentes initiatives, dont l’objectif premier est la sensibilisation du personnel des usines. « Nous mettons à disposition des entreprises adhérentes plusieurs documents spécialement créés pour le secteur de la nutrition animale. Un livret au format de poche, permet aux nouveaux collaborateurs et même aux visiteurs occasionnels d’avoir un aperçu des risques et des dangers qui les guettent dans les usines. » Le Passeport sécurité et bien-être au travail, c’est ainsi qu’il se nomme, comporte 35 pages illustrées de pictogrammes et de caricatures pour une communication plus efficace.
Au sommaire, sont traités l’ordre et la propreté, les dangers spécifiques, les explosions de poussières, les moyens de protection personnelle, les produits dangereux, le travail isolé ou en espace clos, les panneaux d’interdiction et d’avertissement, les équipements de lutte contre l’incendie, la conduite des véhicules dans l’usine, etc. « Le panorama est complet et n’oublie aucune source de risque. Même les risques psychosociaux sont abordés », détaille Liesbeth Verheyen.
Une boîte à outils « sécurité au travail »
Outre la brochure d’accueil, les fabricants belges disposent d’un manuel de sécurité pour les travailleurs du secteur des aliments composés. La première version date de 1997. « Depuis, le document est régulièrement actualisé, pour répondre aux évolutions de la production en usine. C’est un document validé par les services d’inspection du travail », précise la conseillère.
Huit chapitres permettent d’appréhender toutes les situations identifiées comme risquées par les autorités belges. Lors du symposium Tecaliman, Liesbeth Verheyen a présenté l’exemple du chapitre dédié au travail en espace clos. « Certainement la situation dans laquelle les risques mortels sont les plus importants », note-t-elle. De l’analyse approfondie préliminaire à la pénétration dans l’espace confiné, jusqu’aux mesures de sauvetage à organiser en cas d’accident, le manuel permet de préparer sereinement les interventions, même lorsque celles-ci comportent des risques élevés. « Les utilisateurs du manuel peuvent également imprimer tous les formulaires utiles, tels que les permis d’entrée, les fiches de suivi de chantier ou les déclarations d’intervention, qui devront être signées par les intervenants ». Dans le même esprit, l’association belge a édité un document complet concernant les explosions de poussière. « La première partie concerne la théorie et la réglementation, tandis que la deuxième se concentre sur les situations pratiques rencontrées en usine. » L’Apfaca propose même une prestation d’étude relative à l’explosion de poussières, baptisée « GEX ». « C’est le fruit de 2 années de travail pour l’élaboration d’une méthodologie et d’un programme de calcul du risque externe d’explosion de poussières. La méthode de calcul a été reconnue officiellement par les autorités belges. Les grandes entreprises, comme les PME peuvent bénéficier de ce programme qui permet à l’utilisateur de voir immédiatement quels investissements peuvent avoir une influence sur le niveau de risque de l’entreprise. » Du sur-mesure pour aider les industriels de la nutrition animale à réduire l’accidentologie en usine.
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