Aliments complémentaires : les nouvelles ambitions du Technovet

Le 21/03/2022 à 10:18 par La Rédaction

Implantée à Briec, dans le Finistère, Technovet fabrique des aliments complémentaires pour les animaux d’élevage, de compagnie et les chevaux de course. L’entreprise, dont les ventes en France se font principalement via le réseau vétérinaire, souhaite aujourd’hui se développer à l’export et mettre en avant son agilité et son statut d’« épicier » pour les marchés de niche.

Valérie Moisan et Franck Hôtelier, dirigeants associés.

Technovet a été créée dans le Finistère en 2005, par trois associés : Laurent Tordi, Nicolas Duchamp et Franck Hôtelier. « Au tout début, nous faisions uniquement du négoce », précise ce dernier. Aujourd’hui, quelques 300 références sortent des lignes de production du site de Briec. Des aliments complémentaires pour les animaux d’élevage, les animaux de compagnie et les chevaux de course, développés en interne sous plusieurs formes galéniques : poudres, liquides, pâtes, gels, granulés « queue de cochon » et bolus. « L’entreprise est peu connue des fabricants d’aliments puisque les ventes de Technovet en France se font via le réseau vétérinaire », indique Valérie Moisan, gérante associée.
« Nous sommes les seuls fabricants sur le marché vétérinaire français à recourir à la technique de granulation à froid, spécifie Franck Hôtelier. Celle-ci permet de conserver la qualité nutritionnelle des principes actifs des vitamines et des plantes contenues dans nos granulés. Lors du process, le temps de contact avec la grille est rapide et la température ne monte pas audessus de 35°C, la matrice n’est donc pas dénaturée.»
Franck Hôtelier raconte  : « En 2007, nous avons eu l’opportunité de racheter une petite unité spécialisée dans la granulation à froid. Xavier Josselin nous a alors rejoint en tant qu’associé. Eurotonic, dont nous avons gardé le nom, était implantée à Châlons-sur-Saône. Nous y avons passé deux ans et avons appris le métier de fabricant d’aliment. » L’usine a été transférée à Briec en juillet 2009. Aujourd’hui, le site s’étend sur 2 250 m2, comprenant la production, le stockage, les bureaux et un laboratoire de R&D. Jusqu’à 24 personnes y travaillent lors de la forte saison, « entre septembre et fin mars, quand les animaux sont en bâtiment, explique Franck Hôtelier. Nous faisons partie d’un groupement d’employeurs et ce sont les mêmes personnes qui reviennent chaque année. L’équipe est très stable. »

Trois filiales

Technovet fabrique des aliments complémentaires pour les animaux d’élevage, les animaux de compagnie et les chevaux de course sous plusieurs galéniques : poudres, liquides, pâtes, gels, bolus ou comme ici en granulés « queue de cochon ».

Spécialisée dans la fabrication de compléments alimentaires pour bovins et petits ruminants dans un premier temps, Technovet Eurotonic a diversifié sa production et s’est ensuite tournée vers des marchés complémentaires. « Nous avons tout de même gardé notre marché d’origine et les bovins représentent toujours notre clientèle principale en France », indique Franck Hôtelier. « Il y a sept ans, nous avons créé Technovet Equine, avec Nicolas Laeron, pour les chevaux de course ». La filiale pèse aujourd’hui 800 000 € de chiffre d’affaires, avec des produits exportés au Moyen Orient. « Nous fournissons des compléments alimentaires et aliments floconnés de qualité, avec un concept très complet grâce à des audits en écuries. » Sur le même modèle, Laurent Tordi a lancé Labbea, « pour Laboratoire du bienêtre animal » en 2017, une filiale dédiée aux animaux domestiques. « Les produits sont vendus en France à 80% aux vétérinaires et le reste en animalerie ». Puis, Technovet a décidé de se développer à l’export. Objectif affiché : multiplier par trois le chiffre d’affaires à l’étranger. Valérie Moisan, qui s’appuie sur une forte expertise en alimentation animale et commerce international, a rejoint l’entreprise en 2020, en tant qu’associée et responsable de l’entité Technovet Export. « Ma mission est de développer des réseaux de distribution, en ciblant des distributeurs qui vendent directement aux éleveurs ou aux particuliers (et pas forcément aux vétérinaires), pour toutes les espèces. Par ailleurs, nous sommes maintenant certifiés GMP+ », se félicite-t-elle. Technovet Export compte déjà des clients en Suisse, en République tchèque, en Russie, en Pologne, en Équateur et en Grèce. Elle vise un développement en Belgique, en Irlande et en Allemagne. « Nous avons également avancé à Taïwan, en Colombie, en Arabie saoudite, en Corée, au Vietnam ou encore en Afrique noire. Nous essayons de trouver des modèles ruminants équivalents à la France, des “petits élevages”. En Autriche ou en Espagne aussi par exemple. Nous avons de nombreuses pistes ! »

Façonnier en petite quantité

Autre opportunité : « les sociétés françaises qui nous sollicitent pour créer des formules spécifiques pour l’export. Il est de plus en plus compliqué de trouver des façonniers en petite quantité alors que les demandes sont en augmentation  : avec leur rachat par de gros groupes les sociétés perdent en agilité. Chez Technovet, nous sommes capables de répondre à des petits marchés. Nous sommes “l’épicier de la nutrition animale”! Depuis toujours, la démarche de Technovet est de répondre à la demande, là où les autres ne veulent plus aller, souligne Franck Hôtelier. Fabriquer moins de 1 000 seringues à marque distributeur, par exemple. La souplesse et la réactivité font notre force. Nous maîtrisons l’ensemble de la production, ce qui nous permet aussi une liberté totale de création de produits à la demande et une possibilité de personnalisation de nos produits sous marque client. »
La capacité de production de granulés à froid sur site est de deux tonnes par jour. « Pour des petites séries, des marchés niches, des produits spécifiques sous toutes les formes ». Notamment les bolus, qui sont également « un savoir-faire qui intéresse au-delà des frontières, assure Franck Hôtelier. Nous avons beaucoup de demandes. » L’atelier a récemment été réorganisé et automatisé. « Il est désormais équipé de deux machines à bolus équipées de presses électriques d’une très grande précision. De 200 000 bolus produits auparavant, nous pouvons maintenant aller jusqu’à un million. » Technovet a même développé un « bolus gélule », composé de calcium à effet retard et de microbilles de chlorure de calcium rumino-protégées « pour une libération dans le duodénum ». De plus, l’entreprise a dernièrement mis au point une application pour smartphone « afin d’orienter les vétérinaires dans le management des diarrhées en élevage, notamment pour mieux évaluer les besoins en bicarbonate ».
 
Ermeline Mouraud