Duynie Feed est spécialisé dans la fourniture de solutions durables pour l'alimentation animale, issues de la valorisation de coproduits végétaux des industries agroalimentaires et des biocarburants. En France, la société est basée en Alsace et s'appuie sur un site de mélange en Picardie.
Il y a un peu plus de deux ans, Bonda Nutrition Animale est devenue Duynie Feed France. La société, dont le siège social est basé à Bischoffsheim, en Alsace, a alors rejoint le groupe néerlandais Duynie (voir encadré), spécialiste de la valorisation des coproduits végétaux issus des industries agroalimentaires et des biocarburants. « Nous avons alors laissé notre activité de dépaquetage des écarts de fabrication et denrées alimentaires, pour nous repositionner sur l’activité coproduits », précise Olivier Guisnet, directeur général de Duynie Feed France. Avec pour objectif de « trouver les meilleures voies de valorisation et les plus locales possibles », dans une démarche d’économie circulaire, « la moins coûteuse en énergie et à l’impact environnemental le plus bas possible. C’est la base de notre approche. »
Duynie Feed France fournit « des solutions durables pour l’alimentation animale ». Principalement issues de coproduits humides, « autour de 35 % de MS », mais aussi secs et liquides. Une trentaine de références au total. Ils proviennent de brasseries : drêches « pour un apport de protéine protégée naturellement », levures liquides ; d’amidonneries : blé, maïs, fécule de pomme de terre, corn gluten feed et soluble de maïs, « le Corn Steep Liquor, eau de trempe du maïs riche en protéine » ; d’usines de bioéthanol (wheat gluten feed) ; de sucreries (pulpe de betterave, pulpe surpressée) ; de la transformation des pommes de terre (pelures, rognures et frites non cuites) ; des écarts de production (légumes, farine de biscuits) ; etc.
La majorité est certifiée sans OGM. « Leur qualité est stable et sécurisée et nous garantissons un approvisionnement régulier. Les fournisseurs sont certifiés et de nombreuses analyses sont réalisées pour garantir une qualité irréprochable : analyse HACCP et plan de contrôle pour le suivi des contaminants (mycotoxines, salmonelles, pesticides, métaux lourds), etc. », souligne Philippe Ruhlmann, responsable qualité. « Tous les coproduits sont tracés », ajoute Olivier Guisnet.

Énergie et protéine
Riches en énergie et en protéine, ils sont commercialisés bruts ou transformés et sont destinés aux vaches laitières et bovins à l’engraissement, aux porcs, aux chèvres et aux moutons. Ils sont vendus aux éleveurs, aux fafeurs, comme aux fabricants d’aliments. « En Alsace, nous mélangeons, par exemple, des drèches avec des radicelles d’orge, pour augmenter la matière sèche du produit et faciliter le transport. » Duynie Feed France s’appuie aussi sur une usine de mélange en Picardie, certifiée GMP+, pour les coproduits de meunerie et d’amidonnerie.
Les coproduits ont « des valeurs nutritionnelles de haute qualité, standardisées », avec « une très bonne digestibilité ». Ils sont appétents, « ce qui favorise une meilleure ingestion de la ration et augmente l’appétit des animaux. Ils améliorent les performances zootechniques ». Ils permettent également une réduction des coûts d’alimentation : « un meilleur résultat économique pour les exploitations, allié à une contribution positive à l’économie circulaire », résume Olivier Guisnet.
Dans ce sens, les coproduits sont valorisés au plus près, en fonction du tissu d’élevage. « On se concentre sur le croissant Nord-Est, où sont les principaux gisements. Rester à proximité est une finalité. Il faut bien réfléchir à la durabilité du process : ajouter des kilomètres peut augmenter les coûts ou risquer d’altérer la qualité. » D’autant que « certains coproduits liquides sont périssables et doivent être stockés très rapidement », renseigne Olivier Guisnet. Duynie Feed France peut fournir des cuves. « Il existe une saisonnalité, nous incitons donc nos clients à s’équiper de capacités de stockage. Cela favorise aussi le développement de l’usage des coproduits liquides. »
Duynie Feed travaille à trouver les meilleures applications, des synergies et des solutions pérennes pour ses clients. « Nous menons, par exemple, des essais sur l’utilisation des coproduits en volaille. Nous avons un centre de recherche aux Pays-Bas et collaborons avec les universités de Wageningen, Gand et Helsinki. » Olivier Guisnet ajoute : « ce n’est pas seulement la qualité des aliments pour animaux, mais aussi nos conseils, nos services et nos innovations qui contribuent positivement aux résultats ».
Ermeline Mouraud
Duynie Group : valorisation des coproduits végétaux
Duynie Group est l'une des six sociétés qui forment la coopérative agro-industrielle néerlandaise Royal Cosun. Le groupe, créé en 1968, est lui-même aujourd'hui composé de quatre unités commerciales : Duynie Feed (aliments du bétail), Novidon (amidon et produits amylacés), Duynie Ingredients (petfood) et AgriBioSource (biofermentation, épuration des eaux et amélioration des sols). Il opère dans toute l'Europe et emploie 400 personnes. Duynie Group se concentre sur la valorisation de coproduits végétaux provenant d'industries agroalimentaires et de producteurs de biocarburants : « ils constituent une source de matières premières précieuses pour la réalisation de nouveaux produits ». Au total, l'an dernier, l'entité a commercialisé 5,2 Mt de coproduits et réalisé un chiffre d'affaires de plus de 320 M, dont 1,5 % réinvesti dans l'innovation. Duynie Group crée « une valeur ajoutée pour les fournisseurs, les clients et l'environnement » et continue à innover « sur de nouveaux marchés et de nouveaux services ».