Bicarbonate : Novacarb met les bouchées doubles

Le 03/09/2010 à 13:03 par La Rédaction
L’usine de Novacarb dispose d’une bonne réserve en eau salée.

En développant sa production de bicarbonate de soude, Novacarb veut apparaître comme un fournisseur fiable sur le long terme aux yeux de sa clientèle en nutrition animale.

Par Christophe Reibel

À Laneuveville-devant-Nancy en Lorraine, Novacarb produit chaque année 550 000 t de carbonate de sodium (Na2CO3) utilisé par l’industrie du verre, des détergents et de la chimie, et 60 000 t de bicarbonate de sodium (NaHCO3) qui se partagent entre le traitement des fumées, la pharmacie, l’alimentation humaine et animale. Ce dernier chiffre correspond à une part de marché européen d’environ 8 % et Pascal Bandelier, directeur général de Novacarb, a bon espoir qu’il soit dépassé dans un avenir proche. Le site plus que centenaire de la Madeleine va augmenter sa fabrication de bicarbonate de sodium à partir de début 2011, moyennant un investissement de 15 M€. Le nouvel atelier baptisé Bianca portera la capacité de production à 110 000 t. « Il y a cinq ans, nos ventes de bicarbonate s’élevaient à 23 000 t. Aujourd’hui, elles atteignent 60 000 t », rappelle Pascal Bandelier. Cette croissance a été en partie réalisée grâce aux efforts consentis par Novacarb sur le marché de la nutrition animale depuis 2005. L’entreprise y écoule actuellement 18 000 t et compte doubler ce volume avec la nouvelle unité de production.

L’atout prix du Novafeed

Avec 300 salariés, Novacarb contribue à hauteur de 100 m€ au chiffre d’affaires consolidé de 500 m€ de sa maison mère, le groupe chimique Novacap. Sa gamme de nutrition animale s’articule autour de trois produits : le carbonate de sodium dense Sodafeed à 99,5 % de Na2Co3 (500 000 t/an), le bicarbonate de sodium Bicafeed à 99,5 % de NaHCO3 (85 000 t/an) et le Novafeed, un mélange original de 86 % de bicarbonate de sodium, de 10 % de carbonate de sodium (Na2CO3) et de 4 % de bicarbonate d’ammonium (NH4HCO3). Pascal Bandelier se montre particulièrement confiant sur l’avenir de Novafeed. « Son action est équivalente à un bicarbonate pur. Mais il est plus économique à l’achat. Dans un contexte de crise économique et avec le souci des éleveurs de comprimer leurs coûts, c’est un atout ». C’est pourquoi Novacarb a le projet d’installer une troisième ligne de production de Novafeed. Elle devrait être opérationnelle d’ici trois ans et produire 15 000 t par an. La capacité du site se montera ainsi à 40 000 t/an. L’ensemble de cette gamme est en cours d’enregistrement au catalogue alimentaire européen et satisfait tous les critères exigés par la directive Reach. En pratique, elle est livrable en vrac, en citerne, en big bag ainsi qu’en sac de 25 kg. Sa qualité est garantie. Le site de la Madeleine accumule les certifications internationales ISO 9001 et 14 000, OHSAS 18 000, HACCP et spécifiques (QS pour l’Allemagne, GMP + B2 pour les Pays-Bas, GMP pour la Belgique). « Nous souhaitons être un fournisseur à long terme de la nutrition animale, à la fois à travers notre gamme et des propositions de services » souligne Guy Heckendorn, responsable commercial nutrition animale.

Bilan électrolytique élevé pour le bicarbonate

Cette volonté a été illustrée par l’organisation, fin juin à Laneuveville-devant-Nancy, de la première rencontre Novacarb consacrée à la nutrition animale. Nathalie Quiniou, de l’Institut du porc, a abordé le thème de l’équilibre électrolytique dans l’alimentation des porcs. Avec la respiration, l’activité musculaire, l’oxydation des glucides et des lipides, un changement de composition de la ration décidé pour des raisons de coûts ou pour diminuer le stress thermique subi par la truie est un des facteurs qui influence les caractéristiques internes de l’organisme. En ce sens le pH joue un rôle de baromètre. Sa baisse se répercute sous forme de détérioration de la peau, des onglons, des muqueuses du tube digestif ; elle fragilise les animaux face aux infections ; elle bloque certains minéraux. Des mécanismes corporels comme les systèmes tampons sanguins, les échanges respiratoires, l’élimination ou la régénération d’électrolytes via le rein, existent pour le réguler naturellement. À défaut, des sources extérieures peuvent jouer ce rôle.

Le facteur prix des matières premières conduit par exemple les ateliers à diminuer le taux d’incorporation des tourteaux et à augmenter les acides aminés de synthèse...

... Retrouvez l'intégralité de l'article dans la RAA n°639 - Septembre 2010