La coopérative Terrena a organisé une conférence de presse le 24 avril, à Ancenis (Loire-Atlantique) et en distanciel, pour présenter ses résultats de l'année 2023 ainsi que ses projets pour l'avenir.
L'année 2023 a été marquée par de fortes perturbations : la grippe aviaire, les mouvements agricoles, le changement climatique avec une répartition de l'eau différente sur le territoire... Pour autant, la coopérative Terrena continue de croître et d'accompagner ses agriculteurs adhérents (19 000 exploitations agricoles adhérentes dont 620 éleveurs de volailles, 574 producteurs laitiers, 3 400 éleveurs bovins, 226 éleveurs de porcs et 5 600 apporteurs de céréales pour 2 Mt collectés en 2023). En 2023, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 5,495 milliards d'euros (proche de celui de 2022 qui s'élevait à 5,402 milliards d'euros). C'est ce qu'a annoncé Alain Le Floch, directeur général de Terrena, lors de la conférence de presse du 24 avril à Ancenis et en visioconférence.
Terrena, par le biais de ses filiales et des participations de la coopérative, permet aux adhérents de commercialiser 61 % de leur part des productions (+ 6 % vs 2022). Cette augmentation résulte d'un extrait du projet Terrena 2030 qui consiste à créer un modèle circulaire. Olivier Chaillou, président de Terrena, rappelle qu'en 2023, Terrena a « accompagné 200 exploitations, dont 140 étaient des projets de jeunes agriculteurs adhérents avec Terrena Avenir ». Terrena Avenir est une offre visant à favoriser l'installation de nouveaux agriculteurs et accompagner les exploitations existantes dans leurs projets de développement.
Au-delà de l'aide à l'installation et au développement, la coopérative aide à la transmission (formation aux futurs retraités) et à la formation (cap entreprise permet aux étudiants de réaliser un an supplémentaire post-BTS).
Au cours de l'année 2023, Terrena a réalisé plusieurs acquisitions : la montée à 49 % au capital de Pampr'œuf, la récupération des parts d'Elivia, qui permet à la coopérative d'agir sur la gestion de la filière bovine et de Vandinter Semo, « qui possède une bonne génétique » pour les plantes fourragères. Tipiak est en projet d'acquisition, justifié par l'envie d'accéder aux plats préparés et végétaux spécialisés. « Nous avons procédé à une opération avec Eureden*. En effet, nous avons cédé nos parts de Nutréa à la coopérative et nous avons repris deux usines Nutréa et un fonds de commerce lapin », explique Alain Le Floch.
Nomination : Éric Forin, nouveau directeur général
Le conseil d’administration a validé la nomination d’Éric Forin en tant que directeur général de la coopérative et du groupe Terrena, qui doit prendre ses fonctions le 10 juin. Éric Forin, âgé de 56 ans et ingénieur agronome de formation, apporte une expérience solide dans le domaine de l’agroalimentaire, tant en France qu’à l’étranger. Avant de rejoindre Terrena, il occupait le poste de directeur général fromage du groupe Sodiaal, après avoir dirigé Candia, la filiale laitière de la coopérative Sodiaal depuis 2021. Son parcours profession-nel comprend également des postes de haute responsabilité, tels que directeur général de Charal de 2018 à 2021 et la direction générale de Moy Park Europe, spécialisée dans la volaille et le bœuf, de 2013 à 2018. Avant cela, il a occupé diverses fonctions au sein du groupe Keystone Foods, fournisseur principal de viande pour McDonald’s, en France et à l’étranger.
Au sein de Terrena, il aura pour mission principale de poursuivre le déploiement de la stratégie Terrena 2030, dans la continuité de l’action engagée au cours des trois dernières années. Cette stratégie vise à renforcer le rôle des activités de transformation aval des filières agricoles, afin de sécuriser et valoriser les productions des agriculteurs adhérents. Olivier Chaillou, président de Terrena, a commenté cette nomination avec enthousiasme : « je suis heureux d’accueillir Éric Forin à la direction générale de Terrena. Son expérience des filières agricoles et agroalimentaires en France et à l’étranger sera précieuse pour poursuivre le déploiement de la stratégie Terrena 2030. Je tiens également à remercier chaleureusement Alain Le Floch pour ces cinq années passées à la tête de Terrena. Par son action, il a contribué activement au redressement des résultats du groupe, au lancement de la stratégie Terrena 2030 et a impulsé une dynamique positive auprès des salariés grâce à des valeurs fortes. »
Projet Terrena 2030
Le projet collectif Terrena 2030 possède quatre axes de travail. Le premier consiste à « faire de l'expérience adhérent le moteur du développement de la coopérative », le second a pour objectif de « développer un accès aux marchés, au travers de filières d'excellence ». Le troisième axe est lié au territoire et permet le « renforcement des synergies entre cultures et élevages ». Enfin, l'axe quatre a pour ambition d'« accroître la performance économique et organisationnelle de la coopérative ».
Dans le cadre de ce projet collectif, Olivier Chaillou déclare avoir « une volonté d'accompagner les agriculteurs avec un baromètre de satisfaction des adhérents appelé Scafir. L'objectif ? Arriver à 9/10 en 2030, sachant qu'en 2023 nous étions à 6,3/10. » Depuis 2022, la coopérative est également engagée dans « Chose my company » : un baromètre HappyWork qui comporte trois thématiques : la reconnaissance managériale, la cohésion et le collectif et le développement professionnel. Terrena a d'ailleurs été certifiée Happy At Work en 2023 en obtenant la note de 4,07/5.
Investissements
Le niveau d'investissement reste soutenu. Les prochains investissements majeurs comprennent : le remplacement du séchoir à maïs semences sur le site de Cérience à Beaufort-en-Anjou (Maine-et-Loire), qui contribuera à pérenniser la filière maïs pour les adhérents et les activités de Terrena, le remplacement du séchoir à céréales sur le site de Granéo à Noyant (Maine-et-Loire), le remplacement d'une friteuse sur le site de Galliance à La Vraie Croix (Morbihan), qui permettra de réduire la consommation d'énergie, d'améliorer la qualité produit et la sécurité au travail, la poursuite du plan de transformation numérique de Terrena, afin d'améliorer l'expérience des adhérents avec leur coopérative et leur simplifier le quotidien, la mise en place d'un système d'information unique pour l'activité semences de Terrena, la création d'une plateforme à Cuillé (Mayenne) pour optimiser les flux de collecte et développer l'activité, la modernisation des locaux sociaux sur le site d'Elivia à Alençon (Orne), la modernisation de l'atelier des abats blancs sur le site d'Elivia à Bressuire (Deux-Sèvres), cofinancée par France Relance, afin d'améliorer la maîtrise sanitaire, les conditions de travail et la valorisation des coproduits.
Pour 2024, le budget d'investissement s'élève à 154 millions d'euros (avec 16 millions destinés aux nouvelles sociétés en cours d'acquisition ou nouvellement acquise). « Toujours dans un investissement soutenu pour moderniser nos outils », explique Alain Le Floch. Olivier Chaillou conclut : « l'objectif en 2024 va être Terrena Transition pour être au service du développement économique des exploitations, mais également du territoire ». Terrena Transition est une offre complémentaire à Terrena Avenir pour renforcer l'accompagnement de Terrena dans l'adaptation et la transformation de l'agriculture face au changement climatique en s'appuyant sur deux piliers : une transition au service du développement économique des exploitations, mais également une transition adaptée aux réalités de chaque territoire.
*Les groupes coopératifs Eureden et Terrena ont modifié, depuis le 1er janvier, leur implication dans Nutréa nutrition animale, entreprise de fabrication d'aliments du bétail opérant dans le Grand Ouest qu'elles avaient cocréée en 2010. Terrena a racheté les usines de Landemont (49) et de Louvigné-du-Désert (35), ainsi que les fonds de commerce et le personnel associés, de même que l'activité dédiée au lapin. Eureden a récupéré les sites bretons de Plouagat et Plouisy (22), Languidic (56), Cléden et Carhaix (29) et racheté 45 % des titres détenus par Terrena, devenant ainsi le seul actionnaire de Nutréa. Cette nouvelle organisation relève d'une volonté commune et ciblée sur la nutrition animale.